• 29 avril 2024

Côte d’Ivoire: polémique après les vœux de Pâques du chef de la communauté musulmane

Question de foi 

Dans un texte publié dans le journal du gouvernement et sur les réseaux sociaux, le Cheick Ousmane Diakité, président du Conseil supérieur islamique des mosquées et des affaires islamiques (Cosim), a souhaité « au nom de la communauté musulmane, une bonne et fructueuse fête de Pâques ».

Ce message a déplu à une partie des musulmans qui l’a vivement exprimé sur la page du Cosim.

« À la veille de la semaine sainte caractérisée par d’intenses et bons moments d’adoration et d’actions sociales de Pâques 2023, je voudrais au nom de la communauté musulmane, vous souhaiter une bonne et fructueuse fête de Pâques », a écrit samedi 1er avril, Cheick Ousmane Diakité, le président du Conseil supérieur islamique des mosquées et des affaires islamiques (Cosim).

Alors que les catholiques abordent les derniers jours du Carême, dans son message intitulé « célébration de la Pâques 2023 », le guide de la communauté musulmane ivoirienne souligne que comme l’année dernière, le Carême et le mois de Ramadan coïncident. À ses yeux « cette coïncidence des deux périodes hautement spirituelles, nous invite, chrétiens et musulmans, plus de 80 % de la communauté nationale, à observer une discipline religieuse qui s’exprime par le pardon, le partage, la lutte contre nos passions et la miséricorde ».

Il a donc invité les chrétiens et musulmans à adresser ensemble leurs suppliques « au Maître des cieux et de la terre, afin qu’Il préserve la Côte d’Ivoire et soulage ses braves habitants de toutes les souffrances pouvant les éprouver durement : les maladies, la paupérisation, l’insécurité, les catastrophes naturelles, les changements climatiques, etc. ».

« Un fiasco sur sa connaissance islamique »

Le Cheick estime en outre que les guides religieux chrétiens et musulmans, doivent « conjuguer nos efforts pour faire face aux fléaux de la société qui minent notre jeunesse à savoir : la dépravation des mœurs, la drogue, le crime organisé, etc. »

Publié sur la page Facebook du Cosim, ce message a enregistré des milliers de commentaires dont une très grande majorité de musulmans et de chrétiens qui s’en est réjouie. Toutefois, les musulmans qui se sont dits indignés de voir leur guide religieux présenter ses vœux de Pâques aux chrétiens sont également nombreux.

« Si je souhaite bonne fête de pâques à mon voisin chrétien, automatiquement je crois en la mort et la résurrection de Jésus, alors qu’un verset clair du coran dit qu’Allah ne tient pas compte de ce que nous disons mais de ce qu’il y a dans nos cœurs », estime l’un d’eux. Et un autre d’ajouter : « Le président du Cosim par son message a fait un fiasco sur sa connaissance islamique ou je dirai sa foi en Allah, car les fêtes chrétiennes sont interdites pour le musulman, même souhaiter bonne fête a un chrétien. »

Alliance des Religions pour la Paix

Juriste de formation, professeur d’arabe et de français, Ousmane Diakité a été élu président du Cosim, une organisation qui compte plus de 26 000 imams, en avril 2021. Il est un fervent défenseur du dialogue interreligieux qu’il prône à l’instar de ses défunts prédécesseurs. Dans son message de Pâques, le guide religieux a salué « la noble initiative des différents ministres des cultes de notre pays qui œuvrent inlassablement pour la mise en place de l’Alliance des Religions pour la Paix en Côte d’Ivoire en vue de consolider la paix et la coexistence religieuse pacifique au sein de la Nation ivoirienne ».

A lire aussi : Côte d’Ivoire: Chrétiens et musulmans veulent formaliser leur alliance pour la paix

En octobre 2021, à la tête d’une importe délégation, le guide de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire qui s’était rendu au siège de l’épiscopat a souhaité que soit formalisée cette alliance pour lui donner les moyens de fonctionner normalement. « C’est notre responsabilité de faire en sorte qu’en tant que guides religieux chrétiens et musulmans nous puissions donner le bon exemple afin que nos fidèles puissent comprendre que la religion est une question d’intime conviction », expliquait-il lors de cette visite.

Source : africa.la-croix.com

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