La Côte d’Ivoire prépare son avenir à l’heure du changement climatique

En Côte d’Ivoire, les autorités se sont engagées à augmenter la part des énergies renouvelables à 42% dans le mix énergétique du pays à l’horizon 2030. Un pari en passe d’être tenu, qui confirme le statut de premier de cordée du pays en Afrique de l’Ouest concernant le développement durable. 

Aboisso, symbole des ambitions énergétiques ivoiriennes

Raphaël Ruat, directeur de Biovea Énergie, avait de quoi se réjouir ce 12 août à Abidjan. Le directeur de la filiale ivoirienne d’EDF vient en effet de signer le contrat de lancement de la construction de la première centrale de biomasse ivoirienne, prévu avant la fin 2022. Celle-ci, située à Aboisso, dans la région d’Ayebo, produira 46 MW lors de sa mise en activité en 2024, alimentant ainsi 1,7 million de personnes grâce à une énergie produite à base de déchets agricoles, principalement de palmiers, récoltés localement. Fruit d’une collaboration de longue haleine entre le producteur d’énergie, Primarco et les autorités ivoiriennes, Aboisso est devenu un symbole pour la Présidence. Première centrale à biomasse d’Afrique de l’Ouest, c’est la pierre inaugurale de son Plan d’action national des énergies renouvelables 2016-2023 (PANER), qui doit lui permettre de faire de son ambition énergétique une réalité.

En effet, la centrale d’Aboisso est l’aînée de 15 projets similaires qui devront produire 748 MW d’ici 2030. Le plan prévoit ainsi d’ouvrir de nouvelles centrales à Abidjan (160 LW), Gagnoa (80 MW), Yamoussoukro (80 MW), San Pedro (60 MW) et Boundiali (25 MW). A terme, Dabou (10 MW), Divo (10 MW), Grabo (20 MW) et Yakro (80 MW) bénéficieront également d’une centrale fonctionnant à partir de résidus de cultures de cacao, de caoutchouc et de coton pour porter la production à 491 MW.

La Côte d’ivoire, premier de cordée de l’énergie renouvelable

La concrétisation de ce projet confirme la réalité des ambitions ivoiriennes en matière de développement durable. Abidjan a en effet fait depuis 10 ans de la transition énergétique l’une de ses priorités, tant localement avec le PANER que régionalement. La nation éburnéenne a fait de l’énergie un outil d’influence dans le sous-continent, et favorise l’émergence d’un secteur de l’énergie renouvelable local.

Ainsi, Abidjan se prépare à accueillir les 28 et 29 septembre prochains le 3e forum de l’Efficacité Énergétique et des Énergies Renouvelables en Afrique. Initié par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), ce Forum, qui bénéficie du soutien actif des autorités, met en avant les entreprises publiques et privées du secteur, ainsi que les principaux partenaires techniques et financiers du développement de l’énergie renouvelable sur le continent.

Un sujet devenu brûlant depuis le déclenchement du conflit ukrainien, qui a fait de l’approvisionnement en énergie et de l’efficacité énergétique des enjeux vitaux pour de nombreux pays sur la planète. Présentant les initiatives développées ces dernières années en Afrique, le Forum témoigne de fait de la place de plus en plus importante du continent africain dans la question énergétique, et des avancées technologiques majeures qui y ont été réalisées récemment.

L’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, double ticket gagnant du continent africain ?

Directrice Afrique d’EDF, Valérie Levkov soulignait ainsi pour Jeune Afrique les fortes potentialités africaines : « L’Afrique dispose de tous les moyens et de toutes les ressources naturelles pour développer son électricité et réussir sa transition avec des énergies décarbonées (…) L’Afrique est capable de pourvoir à ses besoins, mais aussi d’exporter ».

Un potentiel que la Côte d’Ivoire pourrait parvenir à faire sien, grâce au développement d’un écosystème local qui prend de l’ampleur depuis plusieurs décennies. Du groupe industriel à l’image de Conergies-Group, qui accompagne le développement énergétique du secteur industriel et tertiaire, à la start-up locale, la Côte d’Ivoire a su faire grandir un vivier de talents capable d’exploiter à plein les ressources du pays. Ainsi de la start-up Lono, qui produit des biodigesteurs familiaux pour la cuisson, symbole d’une technologie frugale et off-grid, capable de répondre rapidement et efficacement à une consommation locale.

Reste, désormais, à résoudre le besoin le plus crucial auquel aucune innovation n’a encore été capable de répondre : le stockage de l’électricité renouvelable. Alors que la batterie au lithium-ion demeure prometteuse pour un usage domestique, la réponse au besoin industriel d’une énergie stockable et stable pourrait bien venir de l’innovation locale.

Source : enviro2b

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